Pêcher le carnassier est tout un art

La pêche du carnassier est tout un art

Ils peuplent nos rivières, nos étangs et nos lacs, traquant de quoi se mettre sous la dent. Les adeptes de la pêche au carnassier aiment la diversité voire la combativité de ces prédateurs d’eau douce.  Canne à pêche carnassier au poing, les pêcheurs œuvrent pratiquement toute l’année. 
Entre buissons immergés, bordures et points de passage, un pêcheur chevronné du coin sera d’un précieux conseil pour identifier les postes où s’embusque ce chasseur à l’affût. Il est ainsi utile de connaître ses changements d’habitudes en toute saison. 

Où et quand pêcher ?

Ferrer ces prédateurs demande réflexion, patience et anticipation. Il faut savoir repérer les cassures qui les abritent et les heures ensoleillées pour les marinas, les canaux et les bras morts, qui restent poissonneux toute l’année. On trouvera les brochets et les sandres près des plateaux. Lieux de repos aquatique, ces hauts-fonds leur servent de garde-manger. 
L’anguille et le silure sont des noctambules nageant en eaux profondes. À taquiner donc au lever ou au coucher du soleil.  La perche quant à elle s’anime à la fraîcheur de l’automne dans les eaux stagnantes ou à courant modéré. 

Comment pêcher le carnassier ?

La taille de la canne à pêche sera fonction de la prise escomptée et la ligne adaptée à la profondeur. Vif itinérant ou mort manié, lancer, pêche en posée, leurre dur, plombé ou souple, le choix de la technique se diversifiera et s’affinera selon l’espèce. 
Le bas de ligne en acier reste incontournable pour les dents acérées du brochet. Un moulinet carnassier de taille 2000 à 3000 suffira pour le sandre. 
À noter : lors de la fermeture de la pêche au brochet, nombre de techniques utilisées pour le sandre est interdit. 
Brochet, perche, sandre et black bass répondent bien aux divers signaux émis par les leurres durs ou souples.
La pêche du silure se pratique avec de gros vifs ou de très gros leurres.
La pêche au carnassier n’est donc pas forcément synonyme de long fleuve tranquille, pour le plus grand plaisir de ceux qui la pratiquent.

Des poissons hors du commun

Ces poissons, piochant dans leur habitat pour se nourrir, ingurgitent des poissons blancs herbivores mais aussi des écrevisses, des vers et des grenouilles, des souris, des rats, des poules d’eau, etc.  Ce sont de grands prédateurs, chassant de jour ou de nuit, en surface ou en profondeur, en eaux lentes ou vives.

Agressifs, ils n’hésitent pas à jouer du dentier envers toute proie potentielle ou tout perturbateur, à l’image du sandre qui défend vigoureusement son nid le temps de l’éclosion. 
Ils pratiquent aisément l’art du camouflage : le brochet, invisible, capture ainsi ses proies par surprise. 

Ils sont voraces. Le silure aux airs de poisson chat jouit d’un appétit féroce, atteignant parfois à l’âge de 20 ans les 100 kg pour une taille de 2,50 m. 
Leur curiosité ne joue pas en leur faveur et la perche saisit aisément celle qu’on lui tend. C’est pourquoi il est conseillé à tout débutant de s’entraîner sur elle.  

Des disparités pour chaque espèce de carnassier

Le brochet solitaire, valeureux combattant et star mythique de la canne à pêche carnassier, se raréfie du fait des dégradations et disparition de son habitat. Il est aussi victime de surpêche (taille de capture autorisée de 50 cm). 
Le sandre a proliféré, aimant les eaux polluées par les produits phytosanitaires. Il reste malgré tout très vulnérable en période de reproduction. 
La perche est la championne de la colonisation (lacs alpins et artificiels). Sa surpopulation l’oblige à garder un peu trop la ligne au goût de certains.
L’insatiable silure avale même canards et ragondins. Il s’adapte et s’acclimate si bien qu’il est accusé de déséquilibrer la biodiversité.