Comme le cerf, don il partage souvent l’habitat car c’est un animal de forêt, le sanglier que l’on nomme aussi du nom familier « cochon » bénéficie d’une terminologie précise et imaginé pour qualifier son sexe et son développement.
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Les différents noms des sangliers
Marcassin de sa naissance à l’âge de six mois, celui-ci se nomme bête rousse jusqu’à ses 1 an pour ensuite devenir une bête de compagnie l’année suivante. En ce qui concerne la femelle, celle-ci est reste tout simplement une laie alors que le mâle est « tiers-an », puis « quartanier », un « grand sanglier » puis devient un » grand vieux sanglier » ou « solitaire ».
Le développement et la gestion de l’espèce
Avec la multiplication des cultures de maïs, céréale que les sangliers consomment à profusion en provoquant des dégâts parfois énormes et les agrainages intensifs effectués en forêt par les chasseurs, ces jolis noms empruntés à l’ancienne littérature cynégétique ne signifient plus grand-chose.
Le sanglier dépassant 100 kg qui était vieux pour un animal chez qui l’âge de sept ou huit ans est quasi canonique quand la nourriture était rare et les hivers rigoureux peut aujourd’hui n’avoir que deux ans à peine et être en réalité une « bête de compagnie » grossie très vite.
Des chasseurs irresponsables ont lâché des sangliers croisés avec des porcs domestiques, les deux espèces s’hybrident facilement, espérant ainsi obtenir une meilleure reproduction ou plus de viande. De ce fait, dans certaines régions, l’espèce pure a pratiquement disparu. Des études chromosomiques l’on prouvée et un retour à la race d’origine suppose une destruction complète des population existantes. Cela représente un travail de titan alors qu’il était si facile d’implanter de bonnes densités de sangliers simplement avec une gestion saine.
Les expériences faites sur de grands territoires (comme par exemple en Hautes Marne ou dans le Bas Rhin) ont en effet démontré que le sanglier n’était pas le migrateur que l’on se plaisait à décrire, souvent pour se donner une bonne conscience, et qu’il était possible de le gérer comme tout autre gibier. En équipant des sangliers d’âges différents, capturés à l’aide de cages, de colliers GPS, les techniciens ont réussi à prouver que le domaine vital d’une laie variait de 500 à 2000 hectares et celui d’un mâle de 1 500 à 10 000 hectares. Il s’agit de superficies sur lesquelles il est assez facile de mettre en place une politique de gestion commune et les densités peuvent être augmentées très vite. Solution assez simple et efficace : protéger les reproductrices adultes par exemple en ne tirant pas les femelles dans le poids est compris entre 50 et 100 kg.
Les grosses laies ont un pouvoir de reproduction deux ou trois fois supérieur à celui des plus petite qui forment l’essentiel de la colonie. Quand les chasseurs prélèvent sans discernement, les densités explosent très rapidement. Il faut alors gérer l’abondance pour éviter que les dégâts agricoles suivent la même courbe et provoquent la colère des exploitants. Là aussi, les expériences l’ont montré qu’un agrainage effectué pendant les périodes de risques, semis des maïs et arrivée à la maturité de la même plante et du blé et la pose de clôture électrique autour des champs les plus sensibles permettraient de maintenir les dégâts à un niveau supportable pour les agriculteurs et les finances des chasseurs. Si la gestion du sanglier et la prévention des dégâts sont négligées, ce gibier souvent classé comme nuisible est condamné à n’exister qu’en très faible densités.
La chasse au sanglier – une chasse à risque
Une forêt n’abritant pas de sanglier n’offre que peu d’intérêt sur le plan cynégétique estiment la plupart des chasseurs qui partent au bois quand vient l’automne. Il est vrai que si les autres grands gibiers de nos forêts se révèlent tout de même passionnants, aucun ne peut procurer les frissons ressentis par le chasseur posté sur une ligne qui entend arriver vers lui un animal seul ou une compagnie. Le sanglier est d’abord très méfiant et vide souvent l’enceinte où il s’est reposé « bauger » pour la nuit à la première alerte. Son nez très fin lui permet aussi de situer exactement les tireurs postés à mauvais vent. Au moindre bruit fait par le chasseur, il n’arrive à savoir où il ne lui faut pas s’aventurer. Enfin, malgré son poids, un grand sanglier peut progresser silencieusement, même sous un sous-bois épais, et sauter une ligne près du chasseur inattentif qui n’aura même pas le temps de lever son arme.
Quand les chiens arrivent jusqu’à sa bauge et qu’il s’agit d’un animal bien armé. Ce gros gibier est capable de découdre les auxiliaires les plus mordants. Blessé, il peut même mette à mal le traqueur trop confiant. Quand un sanglier tient tête aux chiens, ont dit qu’il fait ferme. Il faut toujours s’en approcher avec la plus grande prudence et surtout à bon vent. Car l’animal acculé ou agressif qui sent le chasseur ne s’occupe plus des chiens mais va tout de suite essayer de s’attaquer à celui qu’il sait responsable de ses blessures.
Une laie quant à elle n’a pas les défenses acérées d’un mâle mais pour protéger ses petits, ses marcassins, elle est capable de mordre et de faire très mal au traqueur tout comme aux chiens.
Chassé à courre, un sanglier bien armé qui s’est refugié dans un fourré avec d’être hors d’haleine peut mettre hors combat une partie de la meute et tuer net plusieurs chiens. Il n’est pas rare non plus que les chevaux des veneurs sortent avec des blessures aux pattes et au ventre.
La gestion moderne de la population des sangliers
Si la gestion moderne impose la préservation des laies adultes et des mâles de taille moyenne, de beaux spécimens peuvent être prélevés quand il s’agit de grands sangliers. Malgré la pression de la chasse intensive dont ils souffrent parfois, quelques animaux parviennent à se sortir des battues les mieux organisées. Des « monstres » dépassant les 150 à 180 kg sont tués chaque année.
En présence d’un sanglier tué, il est intéressant de connaître son âge. Comme pour les cervidés, l’examen de la mâchoire inférieure apporte des indications utiles. La croissance de la troisième molaire s’achève vers trois ans. Au-delà, seul l’usure des dents permet de donner une approximation de l’âge. Pour les plus jeunes, l’étude des prémolaires constituent une précieuse indication.